« Je me suis sentie demunie » : la galere des lesbiennes i  propos des apps de rencontre

March 8, 2022

En swipant dans Tinder, inlassablement, les lesbiennes qui utilisent l’app de rencontre sont confrontees a ce probleme. « Recherche troisieme personne Afin de pimenter notre couple », peut-on lire dans le visuel de l’un profil, « on cherche une femme pour un plan a trois » dans un autre, « experimentation », « fantasme », etc..

« A un moment, quand je me connectais sur Tinder, 1 tiers des profils que je voyais dans mon feed etaient des couples heteros », se souvient Celia. Toutes les personnes que Numerama a interrogees pour ce post seront formelles : les couples en requi?te d’une troisieme personne sont un probleme generalise sur les applications de rencontre. Mais ils ne sont qu’un probleme parmi beaucoup d’autres.

Aujourd’hui, il n’a pas ete aussi simple de rencontrer de nouvelles personnes. Les differentes apps et sites de rencontre peuvent permettre a de nombreuses Francaises et Francais chaque annee de trouver plans cul et relations stables, desfois en juste deux secondes ou swipes. Adopte votre mec, OkCupid, Tinder ou meme Grindr comptent des milliers d’utilisateurs en France. Malgre ces revolutions et ces innovations, pour les lesbiennes, i§a demeure toujours autant la galere.

« Cela n’y a pas grand monde » i  propos des deux apps lesbiennes

I  l’instant de telecharger une application de rencontre, une evidence s’impose tres vite pour les lesbiennes et les femmes queers : il n’y a pas vraiment le choix. « Quand tu es hetero, il y a beaucoup d’options, les identites de chaque app sont vraiment claires. Neanmoins, pour les femmes, ca n’est gui?re l’eventualite », resume Delphine. « Je m’etais renseignee et c’est dur de reperer des apps juste pour meufs. C’est pas bien renseigne, tu ne sais nullement trop d’ou elles viennent, ni si c’est plutot pour des plans cul ou du serieux… »

Il existe bien des app destinees uniquement aux lesbiennes et a toutes les femmes queers. Notre recherche « rencontre lesbienne » concernant le Google Play Store donne une vingtaine de resultats, et 8 apps existent dans l’App Store d’Apple. Cependant, en France, elles ne semblent que tres peu utilisees. Seules deux d’entre elles ont ete mentionnees par nos gens que Numerama a interrogees : Her, et Zoe. Et concernant ces apps, « il n’y a pas grand monde », a pu constater Delphine.

L’app de rencontre Her

Encore, une grande partie des rares gens presentes sur ces apps ne sont nullement francaises. « C’etait surtout des Americaines ou des filles de passage en France », se souvient Lena, qui possi?de essaye Her a Lyon depuis des annees, avant de rapidement arreter. Et des qu’on sort des grandes villes, c’est i  nouveau pire. Saf, qui a essaye Her et Zoe a Rouen, se souvient qu’« il n’y avait personne. Sur l’une des deux, il n’y avait litteralement aucun profil, et sur l’autre, on est des, dont une mineure.»

Her revendique environ 150 000 utilisatrices en France. A l’inverse de Grindr, la tres populaire app de rencontre Afin de hommes gays, « j’ai l’impression que personne ne sait que Her et Zoe existent, et que forcement ca ne marche pas », analyse Delphine. http://besthookupwebsites.org/fr/spiritual-singles-review Et, Par exemple, si l’integralite des gens interrogees par Numerama nous on parle des deux apps, aucune d’entre elles ne les a employees longtemps.

Pas assez de moderateurs ou moderatrices

Sur Her, parmi les rares individus inscrites, il y a en fait de nombreuses faux profils. Aisling estime que, sur Her, pres d’un quart des profils qu’elle a pu voir seraient des faux. Elle cause de profils « qui viennent reclamer des nudes en direct », ou bien de ceux « qui matchent entre 1 h et 3 h du matin, demandent a passer sur Snapchat et a avoir des nudes.»

Celia raconte avoir ete confrontee a « des faux profils qui essayaient de soutirer de l’argent », et avoir prefere aller sur Meetic. « Ils font vraiment une action de moderation. Je n’ai jamais ete emmerdee par un homme ou par un couple. »

De maniere generale, les apps specialisees pour lesbiennes et femmes queers seront toutes americaines. Et comme elles sont faites par des anglophones, la moderation n’arrive pas toujours a suivre. Contactee par Numerama, Robyn Exton, la fondatrice de Her explique Indeniablement que les 40 moderateurs employes avec l’app ne parlent nullement francais, ainsi, utilisent des logiciels de traduction. « Nous esperons bientot ajouter des moderateurs francais a notre equipe », tempere-t-elle. Si les faux profils ne restent que rarement un moment sur l’application, le fait reste qu’ils ont, souvent, moyen d’entamer des conversations avec les utilisatrices, et qu’ils seront trop nombreux.

« Aucune nouvelle personne a proximite »

Peu de gens inscrites, faux profils… ces problemes poussent du coup les lesbiennes et ces dames queers a se tourner par d’autres solutions : nos apps ou sites de rencontre « generalistes ». « Je ne connais personne du entourage qui utilise vraiment nos apps speciales pour lesbiennes », resume Delphine.

Toutes les gens interrogees confirment : du coup, se seront surtout sur les app classiques que les lesbiennes vont. Neanmoins, meme via Tinder, l’une des apps de rencontre les plus telechargees en France, les lesbiennes se retrouvent regulierement confrontees a un message : « Aucune nouvelle personne a proximite ».

« Il m’est arrive 3 ou 4 fois de voir ce message, en seulement plusieurs semaines d’utilisation », raconte Lena, qui vit pourtant a Lyon. « Je me suis dit, wow, je suis arrivee au bout, ainsi, pourtant j’habite pas a la campagne. J’etais etonnee, et decue aussi. Je m’etais evoque : j’ai nullement pu arriver au bout de toutes les lesbiennes celibataires de Lyon c’est pas possible. Elles paraissent ou ? Il convient que j’aille ou ? », se souvient-elle.

« A la base, tu veux juste rencontrer des filles, mais en fait tu galeres. J’etais solo dans ma requi?te, je trouvais personne sur les applis, et ca m’a fait manquer plein de trucs », regrette Delphine. « J’me suis sentie tres demunie. Quand tu commences a vouloir approcher des meufs, meme a Paris, le premier reflexe c’est les applis ou internet, mais en fait t’as gui?re beaucoup d’infos ou de conseil. »

It’s a match ! Tinder

Et le souci est exacerbe des que l’on sort des grandes metropoles. « Ca m’arrive tres regulierement d’arriver au bout des profils. Depuis eu des fois ou je swipais 10 fois, et il n’y avait plus personne », explique Saf, qui vit a Rouen. Et parmi ces 10 profils, Tinder lui proposait des couples et des hommes.