Ceci est le atelier. Vous degoterez, sur mon etabli virtuel, des fulgures (voir lien), des documents ecrits au cadre de l’atelier d’ecriture auquel j’ai participe (les “consignes”) et des textes plus libres.

August 19, 2022

Meandres (projet de court metrage)

Scene 1 : Ciel gris et bas, jardin en gali?re entretenu, quelques arbres autour.Un homme, de dos, donne des coups de beche, en de grands mouvements amples. Plan serre, on ne voit pas sur quoi il tape.

Scene 2 : Ciel gris et bas, concernant une route etroite de campagne.Le aussi homme, forcement de dos, pousse une brouette. D’une brouette depassent les jambes et les longs cheveux blonds d’une femme. On ne voit jamais le visage. I  ci?te, apparait 1 cycliste.

Scene 3 : Ciel gris et bas, dans une route etroite de campagne.Le cycliste s’arrete a J’ai hauteur de l’homme qui marque une pause. Le cycliste met le pied a terre et s’adresse a l’homme :

-« Alors, tu as fini par t’en debarrasser ? », en designant la brouette-« Ben Oui. »

Scene 4 : Ciel gris et bas, dans un champ isole.On voit des pieds de l’homme et Notre beche qui s’enfonce en terre. On devine qu’il commence a creuser une fosse Afin de enterrer l’actrice.

Scene 5 : Dans une salle a manger vieillotte, sombre.L’homme est attable. Il mange une soupe, les yeux au vague. On le voit de profil. Notre portable sonne, via le meuble, derriere lui. Cela se saisit du combine.

-« Allo. »-« … »-« Oui, ca l’fait, c’est fera. »-« … »-« Je viendrais m’installer chez toi l’annee prochaine, le temps de regler les affaires ici. »-« … »-« A lundi alors. Bonsoir, Maman. »

Je sais.

Consigne – Paysage interieur

Quel est mon paysage interieur ?Lorsqu’on arrive ici, on est frappe par la diversite des paysages. Une plaine s’etend devant nous a chute de vue. A gauche, de hauts sommets enneiges decoupent le ciel azur et sans nuage site de rencontre gratuit polyamory date. A droite, une plage s’etire et au-dela, l’ocean infini. Derriere nous, des collines en pentes vertes et douces.

Ne serait-ce la le paradis ? Pourtant quelque chose nous derange. Si l’on s’enfonce au sein des champs, devant nous, on s’apercoit vite qu’on ne foule qu’une culture, parfaite et homogene. Il manque ici la variete. Tout reste uniforme. Sublimement realise mais absolument conforme a l’idee que l’on s’en fait.

On foule des terres du dieu d’une maitrise. Tournons-nous maintenant. Mes pics aceres de la montagne seront tout i  fait dessines. Aucun mouvement de roche contrariant l’exacte rectitude des parois. Mes flancs paraissent manges avec une foret de sapins epaisse. On apercoit les troncs droits tout a fait verticaux. Bien sur, aucune branche brisee.

A notre gauche, nos collines deroulent une pelouse digne des meilleurs golfs. Pas un bosquet, gui?re un taillis qui ne vienne perturber la douceur et l’harmonie des courbes. Pas un animal qui ne vienne fouler l’herbe si?che.

Sur la plage, jamais une roche. Le sable reste fin, blanc. Une rangee rectiligne de cocotiers vigoureux prodigue une ombre bienfaisante. Les vagues se brisent mollement a intervalles metronomiques.

Nous sommes au sein d’ un paradis perverti par la perfection. Ce monde a ete construit par la tyrannie d’une idee feroce. Cette initiative et sa realite exclusive qui bannit toute fantaisie, toute incongruite, tout accident. L’inutile est une vertu fondatrice. Vertu que le maitre de ces lieux, tri?s de le experience navrante et glacante, semble desormais tout decide a eriger en art de vivre.

Consigne – Arpenter

Ecrire a partir d’un verbe et donner a voir et a sentir.Courir au point de perdre la maitrise. Courir au point que la peau parai®t se disloquer. Courir au point que J’ai tronche paraisse prise dans un etau. Courir au point que les poumons s’enflamment.

Je cours a votre moment-la tel 1 enfant, des larmes aux yeux et les poings serres. Je cours, debride, comme si chaque foulee etait la derniere. Je lei§ons, debarrasse du mors en raison. Devant moi, la perspective floue et vibrante du chemin de graviers. Je sens la fraicheur du jour via mon front brulant. Les senteurs printanieres s’engouffrent dans mes narines et inondent ma gorge. Mon c?ur bouscule ma poitrine et s’y debat avec l’energie d’la bete traquee.

Je sens la sueur perler le long ma colonne. J’accelere i  nouveau. Mes poumons sifflent tel la chaudiere d’une locomotive. Mes bras battent l’air, s’accrochant a une corde invisible. Mes genoux souffrent en silence. Je passe le virage. En contrebas, je le vois qui s’eloigne sur sa mobylette jaune. J’accelere i  nouveau. Je ne vois plus rien, le regard enormement de larmes et de sueur. Plus que des metres. Je m’arrete brusquement, derape et trebuche. J’ouvre la boite. Il existe quelque chose, au fond. Je plonge le bras. Une composition. Mais quand me repondras-tu ?